Il y a toujours un début à une histoire (Nora)

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

La nuit, l’obscurité, c’est bien beau tout cela, mais ce n’est pas grâce aux étoiles que l’on peut y voir quelque chose. La nuit était déjà bien avancée et honnêtement Hayden pensait qu’il fallait être complètement fou, de s’enfoncer dans la forêt à cette heure-là. Dès lors que l’on ne pouvait plus voir ses pieds, la garde n’appréciait guère de patrouiller hors du camp Jaha. Mais bon, un ordre est un ordre et ça n’avait jamais été le genre de la jeune femme de reculer face à la difficulté. Seulement, ici, elle savait l’endroit dangereux avec la menace des terriens dont elle n’avait pas vraiment confiance. Disons qu’étant de son ressort de protéger son peuple, le fait que les autres cherchent à les tuer n’aidaient pas. Sa patrouille progressait lentement, veillant à être sur ses gardes.

Autant dire que dans une forêt vu la multitude de bruit, c’est vite fait de lever son arme vers... rien du tout, mais mieux valait être prudent. Ses supérieurs avaient reçu des indications comme quoi il y a avait quelque chose qui se baladait autour du camp. Hayden qui avait eu la merveilleuse idée d’accepter de suivre ses collègues pour boire un petit verre avait bien été réquisitionnée pour une garde de nuit et surtout cette petite balade très sympathique en terre inconnue. Son visage était fermé, la mine concentrée, pourtant à l’intérieur elle jubilait. Cette ambiance la ravissait au plus haut point. Être dans le vif du sujet lui plaisait toujours, comme être en première ligne - dès qu’il fallait bouger, agir, Hayden trouvait toujours le moyen pour en être. Sinon elle n’aurait jamais fait garde d’ailleurs, c’était son job de sauver les gens et de prendre les risques pour les autres. Alors quand on peut avoir l’occasion de se jeter dans la gueule du loup, on peut toujours compter sur Blake pour être de la partie. Sans être imprudente, la brune cherche l’action simplement. L’adrénaline est sa meilleure amie après tout. Du coup, ils patrouillaient depuis une demi-heure en quadrillant tout d’abord le pourtour du camp, sans rien trouvé.

Suite à quoi, ils décidèrent d’élargir le périmètre et couvrir un maximum de terrain. Ils ne pouvaient pas rentrer les bras ballants en disant à leurs supérieurs qu’un des gardes avait halluciné et qu’il n’y avait absolument rien surtout s’il s’agissait du cas contraire. Peut-être une bestiole pensait Hayden qui ne voyait pas vraiment l’intérêt qu’aurait un terrain à se rapprocher à ce point des grilles du camp Jaha - enfin il faudrait être suicidaire de se mettre à porter de tirs. La jeune femme n’aimait pas vraiment cette sensation d’être observée. Elle n’avait pas encore pris le coup d’être sur terre, mais était ravie d’y être. Ici, ils auraient un avenir ou se battraient pour le forger alors que sur l’arche, ils auraient tous fini par s’éteindre impuissants. Oh et l’impuissance, ça Hayde ne supportait. Elle n’arrivait jamais à comprendre comment on pouvait arriver à un moment à ne pas pouvoir se battre pour quelque chose - d’abandonner, mot inconnu dans son vocabulaire. Têtue comme une mule et oui mais absolument fière de l’être. Leur petit groupe se scinda ; Hayden et deux autres grades prirent l’ouest tandis que les autres poursuivaient à l’est. Elle referma sa prise sur son arme, ce maintenant qu’ils étaient plus vulnérables si des terriens se terraient dans le coin, ils n’hésiteraient pas à attaquer. Mais il fallait bien se rendre à l’évidence qu’après vingt minutes de marche en plus, ils n’y avaient ni terriens, ni bestioles. Un des gardes soupira.

« On rentre ? » demanda-t-il avec de l’espoir dégoulinant de sa voix. Si Hayden ne répondit pas, plutôt mécontente de ne pas réussir la mission, leur camarade lui rétorqua rapidement. « Peut-être que les autres auront eu plus de chance ». Les deux hommes se tournèrent vers elle, attendant de connaître son avis sur la question. Sauf que Hayden hésitait comprenant parfaitement que les hommes puissent en avoir marre de fouiller pour ... rien. Elle se mordit la lèvre. Sauf que un objectif se doit d’être rempli. « Avançons encore un peu, on fait une boucle et on revient sur nos pas. On devrait tomber sur l’autres équipe. Si on trouve rien d’ici-là, on avisera avec eux. »  Tous les deux hochèrent la tête et le petit groupe se remit en marche.

Ils ne firent pas une trentaine de pas avant que le plus jeune des gardes ne marche sur une corde tirée. Le temps s’arrêta pour les trois soldats. « A TERRE » hurla l’autre garde. Hayden qui se trouvait être la plus proche du jeune garde tenta de l’entrainer vers le bas, car celui-ci sous le choc n’allait certainement pas remuer un seul orteil. Un choc brutal frappa de plein fouet la brune qui ne comprit pas exactement ce qu’il s’était passé. Ils s’étaient envolés sur quelques mètres avant d’atterrir brutalement sur le sol. Le sang battait fort dans sa tête, elle cligna quelque chose des yeux, le temps de recouvrait ses capacités. La première qu’elle entendit fut les hurlements du bleu. Avec peine, elle se redressa pour découvrir l’autre garde accroupi à côté du garçon qui lui intimait de se taire. Hayden les rejoignit non sans jeter un coup d’œil sur ce qui les avait percuté. Elle en resta bouche-bée, bien sûr elle avait entendu le rapport des 100 déclarant que la forêt était truffée de pièges mais en voir un comme dans les films sur les Mayas ou les indigènes c’était tout autre chose.

Une sorte de bélier munie de pics comme des dards voilà leur ennemi. Et ce ne fut pas le pire, le pauvre jeune homme devenait blanc comme un linge. Sa jambe était en charpie, transpercé par les dards. Devait-elle se sentir soulagée d’avoir été percuté par le garçon et non pas par l’engin ? En tout cas, elle n’en ressentait aucun et s’en voulait terriblement d’avoir laissé le gamin fait une telle connerie. Mais comment auraient pu deviner dans l’obscurité ! Elle enrageait mais les cris qui s’étaient transformés en gémissements plaintifs retenaient d’avantage son attention. Elle rejoignit ses deux collègues. « On doit le ramener tout de suite, il va se vider de son sang. » Les deux soldats retirèrent leurs vestes pour tenter de bander au mieux les plaies du garçon, avant de le soulever et se diriger laborieusement vers le camp. A tour de rôles, ils exhortaient le jeune homme à rester avec eux, de ne pas fermer les yeux. Tendus de chez tendus, la panique les gagnait peu à peu. Le garçon allait mourir, sauf qu’ils ne pouvaient pas aller plus vite. Il perdit connaissance devenant un poids mort pour les deux gardes heureusement rompu aux entraînements.

Puis, la délivrance quand ils rejoignirent le camp. D’autres gardes se hâtèrent de venir les aider, une fois le soldat sur le brancard, Hayden put enfin respirer. Mais c’est couverte de sang qu’elle rejoignit l’infirmerie, se trouvant un siège dans la salle d’attente. Son collègue ne tarda pas à la rejoindre dans sa veille, mais celui-ci convaincu par les infirmières et Hayden d’aller se reposer, s’avoua vaincu. Hayden lui promit de venir lui donner des nouvelles. Elle savait les médecins compétents mais la vue de la jambe du garçon ne lui donnait pas vraiment espoir, pourtant il en fallait.

S’appuyant sur son siège, maintenant que l’adrénaline était retombée, elle ressentait enfin les effets de cette course folle. Sa tête lui faisait un mal de chien, après y avoir porté la main elle constata du sang sur ses doigts. Elle grogna et s’équipa d’un mouchoir pour empêcher l’écoulement, sachant très bien que les blessures à la tête saignaient toujours beaucoup pour pas grande chose. En fait, elle refusait de se dire qu’elle pouvait avoir quelque chose, ce qui comptait c’était le petit gars pas un bobo au crâne. Elle avait simplement demandé à être informé quand ils auraient terminé avec lui. Le silence lui pesait car tous devaient s’occuper de l’urgence et les patients devaient être tranquillement entrain de dormir. Hayden se dit donc que de fermer les yeux serait une bonne idée. Ses paupières se fermèrent, la fatigue la gagna et apparemment elle s’endormit.

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

Ne pas demander à son corps trop d’effort, la fatigue influe sur la façon de voir les choses et rend potentiellement dangereux tous les médecins pour leurs patients. Nora le savait mieux que quiconque et n’hésitait pas à envoyer tous ceux forçant un peu sur leurs réserves ailleurs, il fallait que tout le monde soit opérationnel et bien que l’amour de leurs prochains faisaient faire des folies, ou des efforts à tous les médecins, elle grognait assez sur eux pour que tous cèdent sans un mot, enfin ça dépendait lesquels. Evidemment si elle faisait attention à son équipe, il en était rarement de même pour elle et c’était difficile de devoir tous les laisser pour retourner vaquer à ses occupations, qui étaient bien trop souvent s’effondrer sur le lit. Pourtant, pour une fois, elle avait cependant arrêté assez tôt, libérant au passage le pauvre adolescent qu’elle avait peut-être un peu contraint à garder Tobias. Chose qui ne l’avait pas déranger plus que ça, elle partait du principe que toute personne pouvait dire non et s’ils n’avaient pas le cran de le dire, tant pis pour eux, elle n’allait pas chercher plus loin que le bout de son nez, sauf quand ça l’intéressait, bien entendu.

Une fin d’après-midi plutôt tranquille avec débuté. Elle s’était prêtée sans la moindre hésitation aux jeux de son fils, même si jouer au foot n’était pas vraiment son truc, qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour les enfants. Donc elle avait une gardienne déplorable, juste pour le plaisir de le voir si joyeux d’être imbattable. Ensuite ils avaient fait de la peinture, même si Tobias avait visiblement pas bien saisi qu’ils n’étaient pas sensé repeindre la table, puisque cette dernière était assez joli en bois. Récupérant, le dessin que Tobias tendait et qu’il expliquait à toute vitesse, même si d’après Nora, très impartial bien entendu,  c’était évident son fils dessinait bien, en fait Tobias était parfait dans tout ce qu’il faisait. Bon sauf quand il essayait de jouer au médecin, là c’était catastrophique, les pauvres peluches étaient souvent malmenées par l’apprenti médecin qui manquait légèrement de douceur. De toute façon, Tobias ne serait certainement pas médecin ou tout du moins, ce n’est certainement pas Nora qui le pousserait dans cette carrière, il ferait ce qu’il voulait de sa vie et elle essayait de ne pas influer dessus. Surtout qu’elle aurait du mal à être critique envers lui et ça pouvait être très mauvais. Le dessin en question le représentait avec sa maman dans la forêt, chose qui n’était pas vraiment arrivé, Nora n’étant pas vraiment sorti du camp et elle observa Tobias légèrement sceptique, est ce qu’un inconscient avait emmené SON fils dehors ? En voyant la palette de couleur qu’il avait utilisé, elle se dit que non et se posa une autre question un peu plus délicate, est ce qu’elle ne devrait pas essayer de parler à Conrad pour le bien de Tobias, est ce qu’il avait besoin de son père. Cette idée lui donnait des hauts de cœur dévastateur et une frayeur immense à l’idée que par la suite Tobias préfère rester avec son père, ce qu’elle pouvait aisément comprendre, vu que Conrad ne fichait pas grand-chose de ses journées, il serait forcément plus présent qu’elle mais ça ne faisait pas de lui un modèle exceptionnel. Ne sachant exactement comment agir avec lui et craignant plus que tout le fait de fréquenter son connard de mari et de se laisser amadouer, à nouveau, elle décida de laisser ce passage de côté, une prochaine fois elle y réfléchirait sérieusement.

Après avoir fait le repas, restant somme toute basique, Nora n’étant pas la cuisinière du siècle, avoir raconté une histoire au petit monstre qui n’écoutait pas vraiment, ou alors il cachait bien son jeu à rouler dans son lit, à disparaître sous les couvertures puis remonter comme un boulet de canon, il fut temps de le laisser rejoindre le monde des rêves. Elle resta de longues minutes à son chevet, attendrie par son bout de chou avant de se relever et d’aller se coucher, jetant un regard au planning vide sur un meuble, pas de boulot à la maison hein… il fallait se reposer, mais en même temps, il n’allait pas se faire tout seul pendant la nuit et puis elle avait laissé son travail de côté assez longtemps, pas vraiment mais elle s’en convainquit et attrapa le planning vierge, un crayon et fila dans le lit pour mettre les noms en fonction des tours de garde des médecins, essayant au mieux de les arranger tous, quitte à prendre pas mal de tour de garde la nuit, ce qui ne la dérangeait que physiquement en fait, puisque ça lui permettait de rester avec Tobias toute la journée. Lorsqu’elle arriva à Mallory, elle fronça les sourcils un instant, quelque chose clochait avec Mallory et ce n’était certainement pas le fait d’avoir été le seul médecin sur terre pendant quelques mois. Bien sûr que ça n’avait pas dû être de tout repos mais Mallory restait elle-même dans les épreuves et s’en étaient sorti avec brio, ce qui n’aurait certainement pas été le cas avec d’autres médecins de l’arche aussi jeune que la demoiselle. Non il y avait autre chose, un truc que Nora pressentait et qu’il faudrait vérifier quand elle aurait le temps. Raison pour laquelle, elle faisait en sorte de ne plus mettre Mallo seule, allégeant au maximum ses horaires, sans que ça soit trop perceptible malgré tout, quitte à se mettre avec elle pour que ça passe discrètement. En regardant son planning achevé, elle eut un sourire satisfait et laissa tout sur le côté pour s’endormir presque immédiatement.

Ce fut le vibreur de son bipper qui la réveilla après ce qui lui sembla être un trop cours temps de sommeil. Malgré une profonde envie de se rendormir et de les laisser se débrouiller seuls aux urgences, elle se leva au radar et enfila ses vêtements tout en songeant que c’était ça que Conrad détestait le plus chez elle, qu’elle fuit la nuit comme il disait si bien. Elle se renfrogna, justement ce n’était pas le cas, elle prenait ses responsabilités au sérieux. Elle attrapa le petit dragon en métal sur sa commode et le plaça devant la porte de Tobias, petit rituel signifiant qu’elle était au travail et que le dragon veillait sur lui, ce qui marchait encore pour le moment mais elle craignait le jour où ça ne fonctionnerait plus.

Elle entra dans une clinique effervescente où tout le monde courrait partout, un peu comme s’ils avaient essuyé une attaque, ce qui, vu le nombre de patient, semblait totalement impossible. Elle resta immobile sur le pas de la porte à les observer, avant de se racler la gorge pour attirer leur attention. Ce bruit suffit à faire pleuvoir un déluge de parole de la part de bien des médecins qui parlait de jambe, d’attaque nocturne, tout le tralala. Avec un calme olympien, elle acquiesça avant de longer le couloir pour aller voir directement de quoi il était question. En marchant, son regard se posa sur une Hayden blessée et pas prise en charge. D’accord pour la défense des médecins, ils étaient un peu stressé, elle était discrète dans son coin et tout le monde devait se préoccuper du jeune homme blessé à la jambe… non en fait elle les excusait pas le moins du monde et ils se prendraient tous un savon derrière. Nora s’approcha donc d’Hayden la mine sombre et la secouant tout doucement, lui annonça

« Hayden, passe dans la salle de consultation, tu es blessée et ce n’est pas le sang de ton camarade. Et j’en ai rien à faire que tu te dises ce n’est pas grave, c’est plus important qu’on soigne mon partenaire, c’est à moi d’en décider de qu’est ce qui est le plus important, alors hop debout, on va voir ce qui t’arrives. »

Ouai l’habitude des soldats, c’était jamais grave ce qui leurs arrivaient et si ça passait encore sur l’arche ou le risque d’infection n’était pas si grand que ça, une fois sur terre ça devenait vraiment dangereux et il fallait faire très attention à la moindre blessure, surtout qu’il y avait les flèches empoisonnés d’après les cent et plein de truc hyper sympa de ce genre. Le paradis que cet endroit pour les médecins, plein de travail en perspective.

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Nora & Hayden

Le monde des rêves n’est pas nécessairement le meilleur endroit juste après une telle situation. Contrairement à ce que l’on s’imagine d’un long sommeil réparateur, celui d’Hayden ne fut rien de tout cela. Elle dormait certes mais au lieu d’être paisible, elle s’agitait ; partant d’un rêve qu’on pourrait qualifier de standard avant de revoir sans cesse au ralenti les événements qui l’avaient conduite dans la petite clinique avec son jeune collègue. Vous savez cette sensation que votre corps est paralysé, que vous ne parvenez pas à bouger et pourtant vous donnez tout pour agir, ne serait que remuer le petit orteil ? C’est exactement ce que ressentait la brune, pourtant elle se voyait échouer inlassablement. Dès qu’elle pouvait bouger à nouveau, c’était pour voir le corps de ses collègues dans un sale état. On ne va pas donner de détails c’est légèrement glauque mais certainement plus grave qu’une jambe en charpie. Bien que dans l’ensemble c’est déjà assez terrifiant comme cela, Hayden ne pouvait s’imaginer ce que devait penser le jeune soldat. Peut-être était-ce déjà là la fin de son métier. A vrai dire, elle avait tout simplement préféré ne pas y penser. Il n’y aurait rien de pire pour elle qu’un médecin lui annonce qu’elle est inapte au service. Ce serait le pire pour elle.

Sa vie entière est basée sur son métier, celui de garde et rien d’autre. Elle ne voit pas vraiment pour quoi elle aurait pu être bonne, sans le côté physique bien sûr. Ce n’est pas le genre à écouter sagement à l’école ou être la première de classe. Non, Hayden n’a pas de QI extravagant, n’a jamais été la plus prompte à aller à l’école. Cependant, motivée et obstinée, la brune a trouvé sa voie en étant soldat. Elle ne voudrait pas être ailleurs quand il y a matière à avoir une bataille - être dans le centre de l’action au grand désespoir de son père qui n’a jamais compris comment sa fille pouvait être à ce point pas ce qu’il attendait d’elle. Dans le fond, elle sait qu’il a été fier d’elle, mais le fait qu’elle ne soit pas la fille chérie, qui attend patiemment de se marier d’avoir des enfants... enfin tout ce que Hayden n’est pas et n’a jamais été, l’a fortement déçu. Ses parents ont toujours eu du mal à accepter d’avoir une fille déjà. Ils voulaient un garçon, raté pour le coup. Mais voilà que leur fille se comporte comme un garçon depuis toute petite déjà.

Ah toujours se méfier de ce qu’on l’on souhaite n’est-ce pas ? Alors étant une déception à la base, la brune a toujours voulu donner plus, montrer qu’elle pouvait être autant capable qu’un homme, plus forte que le fils que son père aurait souhaité avoir. Il faut dire que pour le moment c’est plutôt bien parti. Faire son job, ignorer ses parents. Ouais nickel ! Et voilà qu’aujourd’hui, elle avait grave merder avec le petit gars qui se retrouvait dans une situation qui ne devrait pas lui être arrivé. Bien sûr, un soldat sait pertinemment qu’on finit par être blesser, que la douleur est inévitable. Après tout ce n’est pas pour rien que Hayden avait choisi ce métier. Pas parce qu’il est dur, qu’elle risque à chaque fois surtout sur terre à se faire dégommer par un terrien ou un piège de malade comme ils en ont le secret - juste parce que ça lui apporte quelque chose. Serait-ce un complexe du héro ou quelque chose dans ce goût-là ? Pas la moindre idée. Toujours est-il que c’est ce qu’elle recherche être utile, qu’importe ce qu’il peut arriver. Ils sont formés pour sauver les gens à l’instar des médecins qui prenaient soin du petit gars. Alors espérer que dormir serait la meilleure des solutions était peut-être bête mais ça avait été plus fort que la brune.

Mais voilà quelqu’un essayait de l’extirper de son rêve. De manière très élégante, la jeune femme grogna. Après quelques nouvelles secousses, ses yeux papillonnèrent avant de s’ouvrir sur une femme. Son regard se baissa sur son habillement, Docteur... elle fronça les sourcils. Jackson. Une légère grimace sur les traits, Hayden se rendit subitement compte à quel point elle était mal. Le chef Jackson, la grande patronne des scalpels et tout ce qui en suit. On peut jamais vraiment affronter cette femme sans ... perdre en fait.

« Salut chef »

La brune se redressa légèrement espérant ne pas avoir de bave au menton ou un truc horrible de ce genre-là surtout quand l’on n’est pas indifférente à la femme en question. Il faut dire qu’elle en dégage la brunette. Enfin bref... légèrement à l’ouest à cause de son crâne qui n’appréciait pas forcément son réveil, Hayden la contemplait en silence avant d’ouvrir la bouche pour rétorquer quelque chose du style non mais je vais bien, non mais si... sauf que chef Jackson avait déjà tout grillé de ce qu’elle pourrait dire. Elle l’obligeait de sa voie de médecin de venir en consultation. Sauf qu’Hayden rechignait à quitter la salle d’attente, après tout, elle pourrait avoir à tout instant des nouvelles du petit.

« Attends Nora, le petit gars. Comment il va ? Tu as des nouvelles ? Tu ne devrais pas être avec lui ? »

Oh ouais, elle était inquiète et craignait par-dessus tout que le gamin soit privé de sa jambe ou quelque chose dans ce goût-là. Sa tête pouvait bien attendre un petit moment, même jusqu’à demain. Que de questions sûr que c’était la seule chose que lui passait par la tête à cet instant. Son mouchoir toujours à la main, elle s’était redressée et fixait la femme s’accrochant à son regard avant de reculer de quelques pas remarquant à quel point elles étaient un peu proche et ça la rendait bizarre. En fait, elle tituba un peu et grogna légèrement saleté de maladresse ou de tête, un peu des deux.

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Nora & Hayden

Le couloir était désert et Nora bien qu’étant occupé à réveiller cette satanée Hayden s’étonna de ne pas avoir vu Mallory. Surtout que dans les souvenirs de Nora, bien qu’elle ne passe pas son temps à surveiller Hayden, c’était plutôt l’inverse d’ailleurs, la soldate était bien souvent avec Théo et elle espéra sincèrement que ce ne soit pas lui là-bas. Mallory se sortait à peine de ses problèmes de condamnation, ce n’était certainement pas pour prendre un gros coup au moral, même si Nora ne trouvait aucun moment dans sa mémoire où les deux s’étaient retrouvés ensemble depuis l’arrivée de l’arche. Ils n’avaient peut-être pas eu le temps, qui sait, après tout Nora n’avait toujours pas eu le temps de parler à Conrad, le temps ou l’envie, bon d’accord l’envie. Par contre elle n’avait pas non plus eu envie de parler à Taylor l’emmerdeur mais lui, c’est fou il savait très bien venir la trouver. Le chancelier demeurait sans nul doute la personne dont Nora se méfiait le plus, s’il ne pouvait pas l’attaquer directement, il était assez fourbe pour l’embêter par le biais de Conrad ou d’utiliser Tobias. Et si Nora n’avait aucun problème à se gérer et gérer Conrad. En revanche, quand il s’agissait de Tobias, elle perdait contenance et était prête à bien des sacrifices. Et en même temps, comment pouvoir faire passer son enfant après le reste, Nora en était bien incapable, c’était lui le trésor de sa vie. Elle qui avait longtemps cru que Conrad était la raison de se lever le matin et celle qui la poussait à s’interroger. Cela n’avait plus rien à voir maintenant que Tobias éclairait ses journées bien que les rendant aussi beaucoup plus épuisantes. Elle aurait donné beaucoup pour pouvoir retourner se coucher mais vu les incapables qu’elle avait sur le terrain, il valait mieux rester, surtout si elle voulait qu’Hayden soit soignée, mademoiselle trouverait le moyen de faire plier les médecins. Oh elle pouvait toujours essayer avec Nora mais au final, elle plierait au médecin en chef, comme tous les patients.

Il n’y avait pas à dire, se lever aussi tôt dans la nuit pour se faire grogner dessus, c’était d’un agréable. Hayden cligna des yeux avant de… pourquoi son regard descendait-il ? Nora l’observa avec une attention redoublée, si elle l’ouvrait pour commencer à faire la maligne, elle se retrouverait avec une bosse en plus de sa plaie ! Au lieu de ça, les courbettes commencèrent, oh Hayden est agréable au réveil et cherche pas la merde, c’est bon à savoir ça, quoi que non c’est pas non plus bon, Nora n’avait pas du tout envie de la voir au réveil. Bon au moins elle était attentive et si dans le regard d’Hayden, il y avait l’envie de protester, elle ne dit rien, sachant la bataille perdue d’avance. Nora eut donc un petit sourire satisfait, mais ça c’était avant de se faire appeler par son prénom. Mais elle déconnait complètement là !? Merde les réputations c’est difficile à obtenir et si les patients commencent à dire Nora, les médecins vont faire pareil et le respect va disparaître. Le médecin jeta donc un regard autour d’elle et soupira de soulagement en constatant que personne n’écoutait, personne ne regardait, donc il n’y avait pour le moment pas de problème. Elle montra la direction d’une salle d’auscultation à Hayden, tout en faisant l’effort de répondre sincèrement.

« Je viens d’arriver, je n’ai aucune idée de comment il va et je ne pense pas être indispensable, il est bien entouré, contrairement à une jeune femme qui a été laissé sur le côté, sans raison. »

Hayden se leva d’un coup, ce qui était assez stupide quand Nora y pensait. La petite avait perdu du sang, elle venait de se réveiller, elle allait avoir mal au crâne. Elle se retrouva bien proche de Nora avant de reculer de quelques pas comme si c’était la fin du monde. Ce qui fit rouler les yeux du médecin qui la retint tandis qu’elle titubait. Nul besoin de lui dire de faire attention, de toute façon le médecin ne la lâcherait plus. A la place, elle la guida jusqu’à une salle d’auscultation et la fit s’asseoir avant de grogner un peu, pour la forme.

« Plus jamais tu m’appelles Nora sans faire gaffe à qui est autour de nous. »

Profitant de ce temps d’accalmie qu’avait Hayden à se réveille pleinement, Jackson en profita pour se laver les mains et regarder sa patiente pour vérifier que rien de trop grave ne lui était arrivé, ce qui la stressa un peu quand même. Elle aimait bien voir Hayden en forme, même si c’était la fille la plus collante au monde, elle était sympa. Après avoir tamponné le crâne de la demoiselle pour voir d’où venait la blessure, elle questionna, déformation professionnelle bien entendu, elle n’était absolument pas intéressée par le fait de savoir ce qu’Hayden faisait en dehors du camp Jaha aussi tard en compagnie d’un garçon. Quoi que si ça l’intéressait quand même de connaître l’intérêt qu’ont les jeunes soldats pour le danger.

« Comment tu as fait pour te retrouver dans cet état ? »

Il n’y avait pas que le sang d’Hayden sur elle, impossible qu’une blessure fasse autant de dégâts et la laisse malgré tout consciente. Ce qui inquiétait légèrement Nora sur les chances de survies du jeune homme. Sauf que pour le moment, mieux valait il ne rien dire à Hayden, elle deviendrait le genre de patient chiant, celui qui veut pas se faire soigner, celui qui dit les autres avant nia nia nia, comme si c’était à eux de choisir. De toute façon être 40 médecins autour d’un seul patient, c’était complètement inutile. Aussi valait-il mieux rester avec Hayden et l’ausculter. Pour cela ça voulait dire enlever son t-shirt et mieux valait-il le faire avant qu’elle soit entièrement réveillé. Elle constata d’ailleurs non sans surprise que la demoiselle avait un bleu, ma parole elle était tombé sur un gros caillou. Qu’est-ce que c’était que ce délire. Nora sentait d’ores et déjà que la nuit s’annonçait longue.

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

Tout était silencieux c’en était presque effrayant pour la jeune femme. Elle attendait les nouvelles du jeune garde qui l’avait accompagné dans la patrouille. En fait, elle avait la trouille d’entendre une mauvaise nouvelle de la bouche de Nora. Hayden s’en voulait à mort de ne pas être celle qui se trouvait entouré de blouses blanches en ce moment, luttant peut-être pour sa vie. Non, ce môme n’était pas à sa place, clairement pas et pourtant c’était bien lui qui risquait de mourir voir de perdre sa carrière, chose absolument horrifiante pour Hayden qui ne vivait que pour ça ou presque. Disons que bien souvent le métier fait ce que l’on est, nous donnes une identité et dans ce nouveau monde pouvoir se raccrocher à cela avait quelque chose de rassurant. Ce monde qui au premier coup d’œil semblait accueillant était en fait presque un enfer quand on prenait en compte les terriens et leurs pièges sans oublier les façons homme de la montagne. Non vraiment une nouvelle chance absolument chaleureusement et réconfortante. Hayden ne s’était pas trop posée de questions jusque-là et se contentait de faire son travail.

Cependant, il devenait évident qu’ils risquaient de perdre trop de civils ou soldats s’ils ne parvenaient pas à se mettre d’accord avec les terriens et pourquoi pas avoir un peu d’entraide de leur part. Blake rechignait à y penser, mais il fallait bien se rendre à l’évidence que même des soldats entrainer risquaient de pas sortir vivant de cette forêt, alors les jeunes et tous les autres civils. C’était impossible ça. Elle aurait du mal à voir plusieurs des siens revenir blessés. Ses yeux croisèrent ceux de Nora. Elle semblait comme à son habitude sûre d’elle et bien évidemment la grande cheffe dans son établissement, personne ne pourrait avoir de doutes en la voyant, même sa posture en imposait et clamait son statut. Blake fit une légère grimace. Il fallait bien sûr qu’elle tombe sur le chef Jackson évidemment, aucune chance avec elle, même si la vue restait la plus agréable qui lui avait été donné de voir. Le fait que Nora pointe une salle d’auscultation semblait-t-il à première vue, ne faisait que la conforter dans ses pensées qu’elle n’aurait pas gain de cause. Mais elle pourrait poursuivre de l’interroger et puis elle aurait pu tomber sur pire comme médecin.

Hayden baissa bêtement les yeux sur la main qui retenait son bras avant de cligner des yeux. Bordel, elle venait encore de se faire remarquer de manière spectaculaire. Il faut dire que ç’avait été un réflexe immédiat lorsque leur proximité l’avait perturbé au plus haut point. Elle se laissa guider sagement sans rechigner essayant de remettre les mots sur ce qu’elle venait d’énoncer. Elle n’en savait rien. Ses épaules s’abaissèrent abattue. Hayden n’aimait pas attendre surtout dans ces cas-là mais s’agiter ne l’aiderait en rien. Elle revoyait encore se jouer la scène et ne pensait pas pouvoir dormir le soir du moins tant qu’elle n’aurait de nouvelles du petit.  « Merci. » souffla Blake,  la remerciant des maigres nouvelles mais aussi qu’elle l’ait empêché de se retrouver sur les fesses stupidement. Toujours aussi docile, la jeune garde s’assit et garda les yeux fixés sur ses pieds en pensant au garçon. Elle releva la tête avec une légère grimace quand la lumière flingua sa tête. Il n’empêche qu’un sourire s’afficha sur ses lèvres à la réprimande du doc.

« Promis cheffe, Nora. » Oh oui peut-être qu’elle poussait un peu mais bon, elle tenait compte de son avertissement, il n’y avait qu’elles. D’ailleurs elle trouvait ça charmant le fait que Jackson ne supporte pas qu’on puisse la considérer autrement que comme la patronne intransigeante dans son service. Hayden se laissa faire en grimaçant de temps en temps pour la forme et remuant un peu la tête supportant moyennement les traitements médicaux. Elle n’aimait pas cela et cela se voyait. Heureusement le questionnement du doc l’empêcha de dériver à nouveau dans des pensées. Elle tordit ses mains alors qu’inévitablement la scène se rejoua dans son esprit. « On était en patrouille et…le petit gars a déclenché un de ces maudits pièges de terriens. » Elle haussa les épaules tenta de se donner une meilleure contenance et ne pas avoir ce regard horrifié en revoyant le corps du pauvre soldat mais seule la colère ressortait de son témoignage. « Le piège a gagné. Cette saloperie avait des dards. J’ai eu la chance d’éviter les dards du bélier. Le petit n’a pas eu cette chance. »

Quelle patrouille ! Blake leva les yeux vers le doc, colère et tristesse au fond des prunelles. Elle avait ce qu’on pouvait appelait la haine mais principalement elle avait du mal à accepter que ce soit le jeune soldat qui se soit fait avoir. Ils auraient dû empêcher cet incident, si l’on pouvait appeler ça comme en utilisant ce terme. « On s’est retrouvé être éjecté sur quelques mètres et … voilà. » Oui voilà, comme si cela suffisait à résumer ce que les gardes avaient vécu et qu’ils vivraient encore. Blake frissonna sans trop savoir pourquoi, elle n’avait pas froid enfin ne pensait pas. « Tu es sûre que tu ne devrais pas aller voir comment ils s’en sortent avec lui ? » Elle résistait à l’envie de se lever pour aller quémander des nouvelles sur le jeune garde. Ce n’était pas qu’elle n’avait pas confiance en leurs médecins mais en face d’elle se trouvait le chef de l’unité qui était là avec elle alors qu’elle pourrait aider le jeune, Hayden était certaine que si Jackson s’occupait de lui, il irait bien. Après tout, Jackson est la meilleure non ? « Je vais bien. » affirma-t-elle, en espérant peut-être par un miracle convaincre Nora. Elle osa même faire mine de se lever.

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

Faire plaisir aux gens tout en étant médecin étaient deux choses incompatibles depuis la nuit des temps. Bien sûr que Nora aurait pu prétendre que tout allait bien pour le camarade d’Hayden dont elle ignorait totalement l’identité, l’état et même s’il était capable de parler mais c’était rassurer quelqu’un avec des paroles sans le moindre sens, risquer de décevoir si par la suite elle apprenait qu’il n’y avait pas le moindre espoir. Elle décidait donc, en son âme et conscience de risquer un interrogatoire plus poussé de la part du soldat, avec en prime le fait qu’Hayden allait tout mettre en œuvre pour la dégager. Cette sensation avait ses bons et ses mauvais côtés, bien sûr que c’était une forme de conscience, voir même de mise sur un piédestal de la part de Blake, Nora s’en sortirait peut-être mieux que d’autres face au gamin mais cette impression qu’avait Hayden était bien loin de la griser. Elle n’était pas réellement mieux armée que les autres face à cette situation, elle suivait pour le moment son instinct puisqu’en 97 ans personne ne l’avait formé ni expliquer comment on s’en sort dans une forêt pas accueillante, sans parler des magnifiques désagrément que sont les propriétaires des lieux. Parce que oui, contrairement à ce que voulait faire croire le conseil, enfin surtout Taylor, ils étaient intrus dans ce monde, ils n’avaient pas les moindres connaissances et le seul avantage qu’ils possédaient se révélait être des armes à feux, ce qui démoralisait complètement Nora. Elle voyait en cette démonstration de force de gros, très gros ennuis, personne ne voudrait lâcher un pan de ce qu’ils considéraient tous comme leur territoire, ce qui signifiait par conséquent plus de morts, plus de blessés et des médecins qui seraient forcément dépassés en nombre. Il fallait former des gens mais vu que beaucoup de médecins ou futurs médecins avaient été tués par les lois complètement débiles de l’arche, il faudrait du temps et ils en avaient peu.

Un sourire accompagna les remerciements d’Hayden, sourire qui disparut devant la mini provocation du patient avec son prénom. Elle allait réellement plomber son statut, Nora le sentait et ne le vivait pas réellement bien. Puis d’abord, depuis quand est ce qu’elle avait accepté d’être appelée par son prénom ? Hayden s’imposait complètement dans sa vie et le médecin était légèrement dépassé par l’intrusion, n’ayant pas réellement l’habitude d’être forcé à quelque chose. Néanmoins, ne lâchant pas sur ce point, elle fixa le patient agaçant qui clignait des yeux sous la lumière et rajouta.

« C’est sérieux Hayden, il y a beaucoup de nouveaux ici et j’ai déjà assez à faire avec Taylor qui essaie de tous nous mener à la baguette pour que des médecins novices aient l’idée de faire ce que bon leur semble. Donc tu tiens ta langue, au moins en public. »

Le fait qu’Hayden détestait être le centre d’attention d’un médecin était un fait avéré depuis longtemps, tous les médecins le savait et c’était presque une torture que d’avoir la gamine Blake. Elle essayait de fuir du début à la fin et Nora avait toujours trouvé ça marrant, surtout qu’elle n’avait jamais le choix et qu’elle protestait inutilement. Néanmoins, elle se laissait plus ou moins faire et se préoccupa rapidement plus de ce qui se passait ici, préférant raconter l’aventure catastrophe. Nora n’eut pas la moindre réaction à l’annonce de ce qui se passait, d’après elle le gamin ne survivrait pas à cette nuit, les terriens savaient blesser mortellement et son instinct lui soufflait que le piège à dard avait œuvré à la perfection. Son regard croisa celui d’Hayden qui s’était chargé de colère, à juste titre. Personne ne méritait de risquer sa vie de la sorte et vu la façon dont Hayden parlait du garçon, il devait être tout jeune.

« Tu n’as rien à te reprocher Hayden, tu ne peux pas savoir où sont placés les pièges. De la même façon que je ne peux pas sauver tout le monde, tu ne peux pas tout anticiper. On fera tout ce qui est notre pouvoir pour le sauver. »

Et voilà, le patient chiant revenait au galop à peine son histoire finie. C’était quoi son problème avec l’équipe médicale. Nora croisa les bras avant de demander mécontente.

« Je ne sais pas si tu as remarqué mais depuis qu’on est sur terre, mon équipe entière tourne à la perfection, ils ont soigné des blessés, empêcher des gens de mourir, je ne suis pas la seule à agir. Je sais ce que je fais Hayden, ils savent aussi ce qu’ils font. Tu doutes de nos compétences à tous ou uniquement de mes choix sur les personnes qui forment mon service ? »

Le regard de Nora passa d’une certaine colère quant au fait qu’elle doive se justifier de tout à de l’incrédulité, elle essayait réellement de saper son autorité ce soir ? Voilà qu’à présent elle se déclarait en forme et qu’elle voulait se lever. La main du médecin se posa sur le sternum du patient pour l’empêcher de faire le moindre geste stupide, la maintenant sur le lit.

« Il me semble, jusqu’à preuve du contraire, que le médecin dans cette pièce c’est moi. Tu restes allongée Hayden. Je n’irais pas voir le gamin, ne serait-ce que pour te prouver que tu as tort de douter de mon service. En plus, j’ai la certitude que dès que je quitterais cette pièce tu vas te lever et partir, donc je reste là. »

Tout irait bien, le gamin était suivi par de nombreuses personnes, chacune d’entre elle avait les capacités nécessaires pour savoir comment agir et Nora ne doutait pas un seul instant que si vraiment ils avaient besoin d’elle, son bipper sonnerait à nouveau. Elle prit donc place sur une chaise non loin d’Hayden. C’était décidé Tobias ne serait pas garde, pas du tout envie de passer des heures à son chevet en espérant qu’il s’en sorte. Sans parler des longues heures où elle paniquerait à l’idée qu’il soit en danger dans la forêt, non hors de question d’avoir un garde dans sa vie. Cette certitude s’accompagnait d’un soulagement qu’elle avait dû mal à définir réellement, Hayden était hors de danger, elle allait avoir mal aux jambes, sa tête lui tournerait pendant une dizaine d’heure mais elle irait bien et ça rassurait sincèrement Nora.

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

Hayden détestait tout ce qui touchait aux médecins. C’était pas compliqué cela voulait dire rester tranquille et rester tranquille ce n’avait jamais réellement été dans son vocabulaire. Elle n’aimait pas cela du tout. Le regard amusé de Jackson ne l’aidant pas vraiment à se détendre. Aucun doute qu’elle passait pour la garde chiante qui avait en sainte horreur les piqures et tout le reste. Sur le principe, ce n’était pas faux de penser cela. Elle aurait dû se réjouir d’être tripotée par une belle femme et pourtant non elle n’y arrivait pas. Elle restait crispée, laissant tout de même le libre champ à Nora. Après tout, il valait mieux ne pas l’enquiquiner lorsqu’elle faisait son travail. Il ne manquerait plus qu’elle se rate et hop arrêt médical, non merci. Hayden jeta un coup d’œil à ce que faisait Nora, remuant peut-être un peu trop pour le coup, ce qui la motiva à cesser de bouger. Et puis, elle pouvait essayer de faire un effort pour Nora. Bien que l’idée de rester le cul assis à occuper le médecin le plus capable, à ses yeux, du camp Jaha, alors qu’un gamin risquait sa vie à côté. Bah simplement, ça la rendait mal ou peut-être était-ce le coup qu’elle avait pris sur la tête aussi. Elle grogna et croisa les bras sur sa poitrine, essayant de faire ce que le doc voulait d’elle.

Elle secoua la tête par rapport aux remarques de Nora sur son équipe médicale. Non, Hayden ne critiquait pas leurs compétences. Elle exprimait simplement que le doc, étant cheffe de service, devait être logiquement la plus capable. En tout cas, elle devait bien être la seule personne en qui elle avait vraiment confiance ici et elle perdait du temps avec son bobo sur la tête, ça la rendait folle. « Je dis pas que tu as engagé ou formé des incapables. » elle soupira, ne voulant pas la vexer non plus. « Simplement que tu ne devrais pas perdre ton temps à me raccommoder. Je vais très bien. » assura-t-elle, même si tout devait provuer le contraire sauf ses propos. Elle leva des yeux vers elle. « Si quelqu’un peut sauver le gamin, je sais que c’est toi. » chuchota-t-elle en confession. Oh elle croyait dur comme fer en elle. Mais celle-ci ne voulait pas la laisser partir la main sur son sternum le prouvait. Hayden grogna sous l’effort mais finalement se laissa retomber. « C’est ridicule. » conclut-elle, redevenant une enfant d’environ huit ans et demi.

Elle écouta la suite de ces remontrances tout en sachant pertinemment que c’était elle qui avait raison. Le doc ne permettrait jamais d’exercer si ces gens n’étaient pas capables, mais c’était plus fort qu’elle. Ce gars pouvait mourir, parce que ni elle, ni son équipe n’avait été foutu de le protéger. La garde était rejoint par la culpabilité. Nora insista sur le fait qu’elle ne quitterait pas la pièce, ce qui fit soupirer la jeune femme. Bien sûr, qu’elle n’aurait pas hésité à aller glaner des informations sur l’état du petit. Bon dieu et si le gamin mourrait ? Elle se voyait difficilement aller annoncer ça à ses parents.  Elle suivit du regard Nora qui s’installait sur une chaise près d’elle. La garde leva les yeux au ciel, ce n’était pas possible d’être aussi butée. Elle n’avait pas le choix que de s’avouer vaincue.  Elle ne pouvait pas rester simplement là à attendre ? Elle grogna encore un coup pour la forme, supportant difficilement de tomber sur plus fort qu’elle. « Dès que tu as des nouvelles, tu me tiens au jus ? » demanda-t-elle, avec espoir. C’était la seule chose qu’elle pouvait faire à part espérer que le petit ne s’en sorte pas trop mal et ne soit pas un cadavre de plus à enterrer au cimetière improvisé.

Elle soupira fortement, réalisant à quel point tout son corps lui faisait mal. Elle se serait fait une séance de combat avec un natif que c’aurait été moins douloureux. Quelle journée de merde. Elle ferma les yeux, écoutant leur respiration respective. Elle n’aimait pas ce silence et ne rien faire ne faisait qu’accentuer la présence de la douleur dans crâne. Après un énième soupire, elle se força à regarder le docteur. « Est-ce que tu aurais un truc pour ma tête, s’il te plait ? » Tant qu’à attendre, autant le faire sans avoir envie de s’arracher les deux yeux de leurs orbites.  Elle espérait surtout ne pas voir de sourire victorieux sur ses traits qui confirmeraient le fait que oui elle avait mal et que oui le doc avait comme toujours raison sur toute la ligne.

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

La patience n’était visiblement pas le point fort d’Hayden qui croisait les bras comme une enfant tout en ayant au moins la décence de pas l’envoyer bouler, ce qui était pas plus mal si elle ne voulait pas se faire enguirlander par un médecin agacé.  De toute façon il valait mieux qu’Hayden prenne sur elle, Nora n’était pas quelqu’un qui se laissait faire, lorsqu’elle avait décidé quelque chose, rien ni personne n’arriverait à la faire changer d’avis et là, elle avait décidée qu’elle resterait ici et elle tiendrait bon, enfin tant que le cas du patient dans l’autre pièce ne se détériorait pas et qu’elle n’était pas dans l’obligation éthique que d’abandonner le bras de fer avec Blake pour récupérer sa casquette de médecin et de filer sauver des vies. Après Blake était bien trop pessimiste pour son bien, elle devait rester en vie et en forme, de la même manière qu’il n’y avait pas vraiment foule chez les médecins, chez les gardes ça n’était pas mieux sans oublier le fait que la mortalité chez eux étaient extrêmement élevé. La négliger aurait été une faute professionnelle trop grosse pour que Nora s’en remette. Sans parler du fait qu’elle appréciait un chouya Hayden et que la savoir en pleine forme l’emballait bien plus que de la savoir abimée. Même si en soi ça ne se faisait pas de penser ce genre de choses, elle était plus que soulagée que ce soit pas Hayden à la place du gars, même si toutes les vies se valent, forcément, il n’empêche que les affinités sont ce qu’elles sont et on ne peut pas aller contre le soulagement quand on sait qu’une personne qu’on apprécie plus qu’une autre n’est pas dans un état critique.

Le médecin dressa un sourcil en entendant son patient confirmer le fait que non elle n’embauchait pas que des incapables, sans parler du côté formation qui n’était pas non plus gâché visiblement, feignant le soulagement, elle rétorqua « J’avais peur que tu dises le contraire et que je sois dans l’obligation de tous les virer pour travailler seul et mourir à la tâche, parce qu’il y aurait trop de blessés à soigner pour que je puisse me reposer. Mais si tu reconnais que je ne suis pas la seule compétente, tu m’en vois ravie. » Penchant la tête sur le côté pour mieux l’observer, elle fit une grimace en l’entendant dire des âneries plus grosses qu’elle. « Oh oui ça se voit, tu pètes le feu, c’est pour ça que tu as manqué de tomber et que j’ai dû te maintenir debout afin d’éviter que ton ego n’en prenne un coup si tu t’écroulais sur le sol. Je t’en prie Hayden, n’essaie pas de m’apprendre mon métier. »

Néanmoins, elle lui lança un regard beaucoup plus surpris sous la confession d’Hayden. Ça n’était pas le coup à la tête qui lui faisait dire ce genre de choses, Nora en était persuadée, ça venait vraiment d’Hayden, elle le pensait et l’assumait. Nora n’était pas plus à l’aise de le savoir, elle n’avait jamais flirté, n’en ayant pas vraiment eu besoin puisqu’elle s’était retrouvé directement avec la bonne personne -enfin son cœur d’adolescente l’avait cru-. Elle avait beau apprécier la compagnie d’Hayden, elle n’avait pas envie d’être un trophée et sa prudence lui soufflait de ne jamais se laisser aller à prendre les compliments pour argent comptant et ne pas se laisser attendrir d’une quelconque façon. « La pression sur les épaules que tu me mets, c’est incroyable, ils vont très bien s’en sortir sans moi. Arrête de t’inquiéter pour lui, repose-toi. »

Elle ne fit aucun commentaire sur le fait qu’elle était ridicule, elle ne l’était pas le moins du monde, elle était logique. Après le patient relou, elle avait à faire à une enfant qui boudait, et à la limite si pour Tobias ça passait avec quelques bisous, un câlin et des trucs mignons, pas sûre que ça marche avec Hayden, enfin en même temps elle n’allait pas se risquer à lui faire un bisou sur la joue, Blake prendrait ça pour une victoire et puis elle n’avait pas huit ans, elle.
Le mieux dans l’histoire c’est qu’avec l’attitude de Blake à son égard, elle se sentait presque fautive de camper sur ses positions et de ne pas faire ce que la demoiselle attendait d’elle, même si elle restait convaincue qu’elle ne serait pas d’une grande utilité. Elle glissa un regard sur sa patiente qui se remettait à lui parler, au moins elle ne faisait pas trop la tronche, c’était une bonne chose ça.  Elle hocha la tête à sa requête.

« Il n’y a aucun intérêt à te mentir quant à la santé de ton ami. Tu as fait tout ce que tu pouvais Hayden, tu as tenu bon, relâche la pression. C’est aux médecins de bosser maintenant et je leur confierais ma vie les yeux fermés alors il est entre de bonnes mains. Repos Soldat. »

Le silence envahit la pièce quelques instants, la première des deux filles gardait les yeux clos sans que ça n’inquiète plus que ça la seconde qui, malgré tout, gardait son regard fixé sur le sien comme si elle craignait que l’état d’Hayden empire. Elle n’avait aucune idée des choses qu’ils affrontaient au-dehors se refusant à sortir pour voir par elle-même. Ce n’était pas une forme de lâcheté mais elle ne voulait pas que sa curiosité la pousse à la faute et mourir en terre hostile parce qu’on est curieuse ça n’est pas le top, sans oublier le fait qu’elle ne voyait pas vraiment les autres médecins à son poste, orgueil certainement, mais pas que.
La voix d’Hayden la fit sursauter, perdue dans ses pensées le doc ? Probablement. Elle se releva néanmoins d’un bond pour aller chercher les cachets en question. Une fois en face d’elle avec le cachet dans une main, le verre en plastique rempli d’eau. Non l’eau courante n’était pas encore là mais ils avaient des sortes de bidons remplis d’eau potable dans le centre médical afin d’éviter de courir en chercher toutes les cinq minutes. Nora fit quand même remarquer, sans prétention dans la voix

« Tu vois, je ne suis pas ridicule de te garder là, tu n’es pas en forme et tu sais quoi, je vais être encore plus gonflante mais je pense qu’on va te garder en observation une journée pour être sûre que tu n’as pas pris un trop gros choc à la tête. » Avant même qu’elle proteste, elle rajouta « Sauf si bien sûr tu préfères qu’on vire ton pote de la salle où il est pour que je puisse te faire un scanner, c’est toi qui voit. »

Et l'on espère ne jamais en voir la fin...

Nora & Hayden

Le regard du médecin se posa sur son patient une demi seconde en l’entendant raconter des salades sur ses compétences, elle eut un petit rire nerveux avant de reconnaître sans chercher à embellir les choses « J’ai l’impression d’être une débutante ici. » Ce n’était pas spécialement de la modestie, elle n’avait jamais traité de blessures par balles et encore moins des gens qui risquaient des infections à cause de la boue. Dire qu’elle pensait en avoir fini avec les études, mon œil, elle devait se farcir des bouquins de plus de cent ans pour se remettre au niveau.

A quel moment l’intelligence d’Hayden s’était-elle fait la malle pour qu’elle se mente de la sorte à elle-même, en pensant qu’elle aurait le dernier mot et que Nora s’inclinerait devant elle et devant ses envies. Pour le coup, Jackson ne s’y attendait pas mais alors pas du tout et eut même un mouvement de recul en voyant sa camarade se redresser. Ses yeux papillonnèrent quelques instants, se demandant sincèrement quelle mouche l’avait piqué pour qu’elle lui braille dans les oreilles. Au départ, un peu naïve sur les bords, il ne lui vint pas à l’esprit un seul instant qu’elle s’adressait à elle. En revanche, en la voyant se lever et n’avoir, encore une fois, aucune considération pour le médecin qu’elle était. Notre médecin en question grogna, la fusillant du regard au passage « Hayden. » Ses poings se crispèrent lorsque cette im-patiente discutait, bravait, négociait les propos du médecin. Cette dernière se passa une main sur le visage avant de souffler devant l’insubordination, ravie qu’il n’y ait personne pour voir à quel point son autorité était contesté. Son regard se chargea de colère bien que le ton qu’elle employa reste calme.

« Est-ce que j’ai l’air de négocier avec toi Hayden ? Je ne te demande pas ton avis, je t’impose le mien. Je me fiche bien de savoir si tes camarades sont tous des boulets sans toi, s’ils ne s’en sortent pas quand tu n’es pas là, ce n’est pas mon problème mais celui de tes supérieurs qui recrutent des incapables de première. Ma mission à moi c’est d’en garder le maximum en vie et je ne vais pas te laisser partir. » La regardant dans les yeux, elle articula le mieux possible histoire que ça rentre bien comme il faut dans le crâne de la demoiselle « A partir du moment où tes pieds ont franchi l’espace de l’infirmerie, tu es passée sous ma responsabilité à moi et sous mes ordres. Et si je te dis que tu restes là, tu resteras là. »

Est-ce qu’elle devait vraiment se justifier face à cette demoiselle, Nora n’en était pas certaine, d’ailleurs elle n’en avait pas la moindre envie. Pourtant, mettant de côté son agacement évident, elle rendit des comptes à sa cadette. « Je prends des congés Hayden, je ne passe pas tout mon temps ici. Je ne peux pas exiger de vous tous que vous vous reposiez si je ne le fais pas moi-même. Je ne dis pas ça pour t’embêter, j’essaie de te garder en vie, je sais que tu veux y retourner, je préfère être prudente et ne pas te revoir ici dans une dizaine d’heures et dans un état bien plus grave. »

Elle l’énervait à la connaître assez pour savoir que même si, clairement, elle avait beaucoup plus d’affinité avec Hayden -indépendamment de sa volonté- qu’avec le jeune homme, elle ne le mettrait pas en danger pour autant. Néanmoins, l’autre lui courrait assez sur le système pour que Nora soit excédée par ce bras de fer qui n’avait même pas lieu d’être.

« Nous sommes donc bien d’accord, je ne prendrais pas le risque d’aggraver son état donc tu prends ton mal en patience. Je ne veux pas un mort sur la conscience et je ne veux pas que tu aies un mort sur la conscience non plus. »

Quelle question de merde, comment ça ce qu’elle pouvait faire ici, non mais franchement c’était le cadet de ses soucis que la demoiselle s’ennuie puisqu’elle était en observation. Nora passa une main dans ses cheveux comme pour chercher quoi répondre à cette question. Puis, finalement, elle haussa les épaules ne voulant pas lui faire l’affront de trouver un intérêt à rester ici. Effectivement, c’était pas le meilleur moment dans la vie de quelqu’un que de rester allongé ici à rien faire et voir les autres bosser autour de soi. Elle la poussa néanmoins pour que ses fesses soient en contact avec le matelas et éviter qu’elle ne s’écroule au sol. Afin qu’Hayden soit le moins réfractaire possible au fait de rester ici, le doc s’installa sur le matelas et murmura en connaissance de causes.

« Je sais que c’est énervant de rester ici à rien faire. Prends le temps de m’écouter, je ne fais pas ça pour te contrarier. » Prenant, grandement, la confiance, elle finit par se mettre en tailleurs face à son im-patiente et attrapa les mains de sa camarade dans les siennes, la regardant dans les yeux « Je l’ai vécu aussi d’être alité pendant que les gens tournaient autour de moi et crois moi sur parole, j’aurais donné n’importe quoi pour reprendre ma place de médecin. Au fond de moi je savais pourtant que c’était la meilleure chose que de rester allongé, pour moi et pour les autres. Je n’ai pas envie de te perdre Hayden, laisse-moi me rassurer et être sûre que tout ira bien pour toi. »